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Créer votre propre sceau

23 mars 2019

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Les sceaux, vous vous rappelez ? Vous savez ces trucs utilisés il y a très longtemps pour identifier la provenance d’une lettre tout en assurant la protection du document avant son arrivée dans les mains du destinataire. Qui n’a pas au moins une fois joué avec de la cire chaude pour tenter de faire son sceau royal ?

Bref. Les sceaux en Corée sont un peu différents. Et c’est encore au goût du jour. Car le sceau en Chine, au Japon et en Corée donc, remplace la signature manuscrite (ou l’accompagne).

Petite histoire du sceau en Corée (très concise parce que ce n’est que ce que j’ai retenu de la présentation que j’ai eue) : les premiers sceaux datent du 2e siècle avant JC. Au cours des dynasties, les empereurs et rois ont toujours eu des sceaux mais depuis 1949, la Corée a eu 5 sceaux officiels. Depuis 2011, le sceau est orné de deux phénix et d’une Mugunghwa, la fleur nationale du pays (Hibiscus syriacus pour ceux qui connaissent quelque chose en plantes). Pour en savoir plus sur les sceaux officiels, rendez-vous ici.

En bois, en métal, en jade, ivoire, bamboo, plastique, le choix de la matière se décide surtout d’un point de vue économique. Contrairement aux sceaux que l’on connaît, ici il n’est pas question de relief. Une pate rouge, le plus souvent à base de plante ou de soie, est utilisée pour faire apparaitre les caractères. Deux techniques sont utilisées : soit ce sont les caractères qui sont gravés et ils restent blancs alors que le contour deviendra rouge soit ce sont les contours qui sont gravés et les caractères vont apparaitre en rouge.

Le sceau, ou Dojang (도장), reste une tradition ancrée chez les coréens. Recevoir, ou aller concevoir, son premier Dojang lorsque l’on devient adulte est un moment important. L’importance du Dojang dans l’histoire vient aussi d’un constat : en 1945, le taux d’alphabétisation des coréens est de 22% (à la même époque, on est à plus de 90% en France), une large majorité de la population ne sait pas lire et écrire et les sceaux permettent d’identifier les documents officiels et de signer. Aujourd’hui, la situation a heureusement changé (99% de la population sait lire et écrire) mais les dojangs sont toujours présents.

Pourquoi je vous parle des sceaux aujourd’hui ?

Parce que j’ai fait le mien ! Je ne suis pas allée dans une boutique pour le faire graver, j’ai gravé moi-même mon sceau. Et ce n’était pas une mince affaire. Car, oui, repartir avec son sceau après un séjour en Corée est une pratique répandue. Franchement, même sans l’utiliser en France, c’est un souvenir hyper classe. Il est très facile d’aller à Insadong (un des quartiers touristiques de la capitale spécialisés dans les souvenirs et les objets traditionnels) et de payer pour un sceau. Cela vous coûtera entre 25 et 100€ selon la taille, la matière et l’ornement du sceau. Vous pouvez faire graver ce que vous voulez pour la zone tampon (celle qui sera apposée au document) même si la majorité choisie d’y faire figurer son nom puis vous pourrez demander une personnalisation d’un des côtés du sceau, que ce soit un dessin, des lettres, etc.

Revenons à mon expérience. Je suis passée par le Seoul Global Cultural Center, un organisme dédié aux étrangers en Corée et qui propose chaque semaine des activités telles que des cours de danse (K-Pop Fighting), des cours de cuisine coréenne, des cours de poterie, de peinture, etc. Vous pouvez créer votre pot à crayon, un porte-clés, et parfois, votre sceau. Toutes les activités proposées par ce centre sont gratuites. Genre, 0 won. Il suffit de s’inscrire à l’avance et espérer que le cours ne soit pas complet (forcément, qui dit gratuit dit convoité).

L’activité « Make your own stamp » a duré 2 heures, 20min de présentation sur l’histoire des sceaux et leur importance en Corée, 10 min d’explication sur les outils, comment les utiliser et comment créer notre sceau puis 1h30 pour le créer. Nous étions une petite trentaine dans le musée national de Seoul, excités et concentrés à l’idée de créer quelque chose de totalement inédit pour nous.

Je dois dire que j’ai été impressionnée par la qualité du sceau à travailler. Je ne m’attendais pas à grand chose mais le sceau est d’une bonne taille et de qualité. L’étui pour le protéger et lui aussi de très bonne qualité. C’est clairement une activité que je recommande. J’ai vu que d’autres ateliers existaient mais ils coûtent souvent chers (environ 80€).


L’étui du sceau
1e étape : nettoyer puis positionner le sceau dans le… le… ben le truc sur la photo quoi.
2e étape : choisir ce que va representer le sceau. J’ai choisi mon prénom mais je ne savais pas comment l’écrire. L’organisatrice a choisi 에루이즈 (é-lou-i-jeu). Avec un peu de recul (et quelques cours de coréen), aujourd‘hui je choisirai 헤로이스, (hé-lo-i-seu), plus proche de l’écriture de mon prénom // 2nd step: choose what you are going to engraved. I chose my name but I didn’t know how to write it. The woman in charge chose 에루이즈. Now, after more experience with the language, I would choose 헤로이스.

3e étape : Préparer le sceau avec les caractères. Les caractères doivent respecter un sens (aller du haut vers le bas, de la droite vers la gauche) mais surtout, il faut penser à les écrire à l’envers (pour que le nom soit à l’endroit lorsqu’on appose le sceau, pour ceux dans le fond qui suivent moyen)

4e étape : Se familiariser avec cet outil.

5e étape : C’est parti !

6e étape : une fois que le sceau en lui-même est réalisé (vous pouvez constater que j’ai parfois eu quelques soucis…), vous pouvez faire le côté (ceci à un nom, que je n’ai pas retenu). Tout est possible, dessin, initiales, slogans,… Manquant de temps et d’inspiration, j’ai juste mis mes initiales et l’année (en plus, j’avais déjà bien mal au poignet à force de graver). Ce n’est pas uniquement pour la décoration. Lorsque je tiens le sceau et que mon pouce est sur ce côté, je sais automatiquement que le sceau est dans le bon sens. Très important donc.

La pâte qui sert à utiliser le sceau. Pas de relief donc, juste une impression.



Un des profs, retravaillant mon travail pour essayer de le sauver 😉

Les activités du Seoul Global Cultural Center sont ouvertes à tout le monde, vous pouvez vous y inscrire même si vous n’êtes que de passage à Seoul. Les activités se déroulent en anglais et en coréen. Par contre, il peut y avoir des restrictions. Par exemple, à cause de l’outil à utiliser, les enfants n’étaient pas autorisés à participer à l’élaboration du sceau. Vous trouverez le calendrier et toutes les informations nécessaires sur leur site ou sur leur page Facebook.

Pour ceux qui souhaitent directement faire créer leur sceau (plus rapide, plus pro et clairement beaucoup plus beau si vous êtes aussi doués que moi), vous trouverez une abondance de boutiques dans la rue principale d’Insadong. L’une d’elle a même eu la visite de la Reine Elizabeth II en 1999…

(En rouge tremblotant sur la carte). Allez-y assez tôt, avant 19h. / In shaking red on the map. Go early, before 7pm


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