Un week-end à Seosan

Il y a quelques jours encore, je n’avais jamais entendu parler de Seosan. Comme je ne connais pas 90% des villes coréennes, ce n’est pas bien étonnant. Mais il s’avère qu’en fait, peu de personnes connaissent Seosan. D’où cette envie de la ville de s’ouvrir au tourisme et de multiplier les efforts pour faire venir Coréens et étrangers dans sa région. Il faut dire qu’ils ont a des arguments à faire valoir.

Etant en voyage organisé, je n’ai vu qu’une petite partie de Seosan il y a donc des endroits dont je ne pourrais malheureusement pas vous parler comme le Buddha gravé dans la roche (l’un des mieux préservés de Corée) que vous pouvez voir ici. Je ne peux pas non plus vous parler du Gaeshimsa Temple (photos ici) qui semble particulièrement beau au printemps avec l’arrivée des fleurs ou des montagnes environnantes et des randonnées qu’elle proposent.

Mais je peux vous parler de pas mal de choses tout de même. Voici ce qui j’ai vu/fait : Haemieupseong Fortress, petit cours de cuisine pour réaliser des snacks traditionnels, Ganwolam Hermitage, une balade au clair de lune à Ongnyeobong Peak, le marché traditionnel de Seosan, la visite de la “House of Yu Gi-Bang” et un musée totalement barré. Ce qui est déjà pas mal.

Haemieupseong Fortress

Hamieupseong Fortress date de 1491 et ses remparts sont surement les mieux préservés de cette époque en Corée. Pas étonnant que le lieu soit donc historiquement intéressant. De nombreux bâtiments traditionnels sont disséminés sur le terrain et permettent de découvrir le mode des vies des habitants de l’époque. Plus surprenant, car invisible, ce lieu est aussi connu pour une histoire plus terrible. Au XIXe siècle, lors de la persecution des catholiques dans le pays, beaucoup furent forcés de se rendre à la forteresse, alors centre administratif et nombreux sont ceux qui furent torturés à mort. En particulier, 1000 catholiques ont trouvé la mort par pendaison en 1866. L’arbre utilisé est encore là (on peut toujours voir les traces des fils de fer sur certaines branches) comme un symbole de cette horreur. Les pierres utilisées pour la torture sont un peu à l’écart de la forteresse. Le lieu est devenu sacré et le Pape François est venu s’y recueillir lors d’une visite en Corée en 2014.

Pour revenir à des sujets plus joyeux, l’endroit est vraiment immense et s’il y a une impression de vide parfois, il y a tout de même plusieurs activités à faire. D’abord, on peut s’initier (ou juste pratiquer) le tir à l’arc (payant), on peut essayer un hanbok, la tenue traditionnelle coréenne mais aussi d’autres tenues de la période Joseon. Il y a un marché à l’intérieur de la forteresse, on peut y faire une balade en calèche, monter en haut des remparts, ou encore découvrir les jeux traditionnels sur la pelouse. Clairement destinés aux enfants, dans la pratique, il y avait beaucoup d’adultes qui participaient. Il y avait aussi beaucoup d’enfants avec des cerfs-volants, ce qui est toujours hyper sympa à regarder. Dans l’enceinte même il y a peu de cerisiers mais dans les rues adjacentes, ce n’est pas ce qui manque donc n’hésitez pas à explorer les environs si vous visitez en avril !

Ganwolam Hermitage

Mon coup de coeur du week-end.
Ce petit temple est surtout connu pour être situé à un endroit qui connaît le même phénomène que notre Mont Saint Michel : à marée haute c’est une île, à marée basse il est facilement accessible à pied. Bon, je ne vous garantis pas le même souffle coupé face au spectacle mais ça vaut vraiment le coup de faire le déplacement. Idéalement, il faut faire l’expérience des marées pour avoir l’expérience complète. Si vous avez quelques heures devant vous, pourquoi ne pas profiter de la petite ville pour déjeuner ou diner sur place ? L’endroit est dit particulièrement magnifique au coucher du soleil, ce que je n’ai malheureusement pas pu voir. Je n’ai visité le temple qu’à marée basse, je pense y retourner de moi-même un jour pour voir ce que ça donne à marée haute et à la nuit tombante. (Non, les photos ne suffisent pas !)
Le temple en lui-même est assez traditionnel, il dénote surtout par rapport à la mer qui l’entoure, la plupart des temples coréens se trouvant dans les montagnes. C’est très calme, difficile de ne pas se sentir serein en écoutant les vagues et en regardant les pratiquants faire leurs prières. Même si vous n’êtes pas intéressés par la religion, l’architecture du lieu et tous les petits détails ici et là devraient vous faire passer un bon moment.

Et attention, il y a une attraction bonus ! A marée basse, de nombreux coréens viennent à la chasse aux mollusques, crabes et autres petits fruits de mer. Vous pourrez soit les regarder, soit les imiter, soit faire comme moi, les prendre en photo.

Cours de cuisine traditionnelle

J’ai eu l’occasion de tester la fabrication de ces petits snacks super populaire en Corée qui sont faits de riz, de gingembre, de farine et de miel pour la majorité. C’est des petits gateaux que j’ai déjà achetés, parfois top, parfois moins, selon la puissance du gingembre que je n’aime pas de base. Pour info, c’est la seule activité qui est pour moi pratiquement impossible à faire en solo, d’abord parce que c’est au milieu de nul part, ensuite parce que personne la bas ne parle anglais et que c’est très orienté milieu scolaire/groupes.
On nous a montré deux petits films d’animation pour expliquer la fabrication de ces gateaux et même si c’était en coréen j’ai quasiment tout compris car hyper ludique. Un des instructeurs nous a montré le processus de A à Z puis en petit groupe nous avions une demi-heure pour faire une montagne de gateaux. La base était déjà soufflée, il nous restait à choisir la quantité de gingembre a incorporer, faire frire, mélanger et donner sa couche de riz au gateau, laisser refroidir puis emballer. Ah, si j’oubliais, déguster entre deux. On est tous repartis avec un gros sac sous le bras, je vais en avoir pour quelques jours et franchement, ils sont très bons ! J’ai déjà vu pas mal de cours de cuisine à Seoul mais pas la fabrication de ces gateaux, c’était donc vraiment intéressant. C’est fun et facile à faire en groupe ou en solo, il faut juste faire attention à ne pas se brûler.

Ongnyeobong Peak

Après diner, nous sommes allés en haut d’Ongnyeobong Peak, une des montagnes au plein coeur de la ville. Il faisait nuit noire ce qui nous a permis de voir au sommet la ville illuminée. Pour y accéder il faut bien grimper mais tout est bétonné et éclairé. C’était parfait pour digérer tranquillement avant d’aller à l’hôtel.

Marché traditionnel

Le dimanche midi nous avons eu quartier libre et un budget de 10 000 won (un peu moins de 8€) pour manger à l’intérieur du marché de la ville. Entre les petits stands et les restaurants qui pullulent, le plus dur est de faire un choix. Seosan étant proche de la mer, il y a une grande partie du marché dédiée aux poissons et aux fruits de mer. Le lieu est authentique, beaucoup de coréens faisaient leurs courses ou se réunissaient pour manger et vous ne trouverez pas de produits plus frais ailleurs.

Maison Yugibang

Cette grande maison d’une centaine d’années à été construite pendant l’occupation japonaise. Nous y sommes allés à la meilleure période qui est de mars à mai où des dizaines de milliers de jonquilles sont en fleur. Le spectacle est impressionnant. C’est l’endroit parfait pour une petite séance photo spéciale Instagram. Vu que notre temps était très limité, j’ai fait rapidement le tour de la maison et je me suis surtout émerveillée des couleurs. L’entrée est payante, je ne connais malheureusement pas le prix.

Nous avons ajouté une visite avant notre retour à Seoul. Ce “musée” se trouve à quelques minutes à pied de Yugibang, si vous passez par là, n’hésitez pas à demander la direction à l’entrée, ils devraient pouvoir vous renseigner. L’endroit est assez hallucinant. Un seul homme semble avoir transformé ce temple en un truc un peu dingue. Il y a plusieurs lieux envahis d’objets plus ou moins saugrenus, c’est à la fois un retour dans le passé et une découverte du présent de la Corée. C’est gratuit, ça prend une vingtaine de minutes de visiter et de sourire devant le bazar et ça change des activités habituelles.


Seosan est accessible en bus depuis Seoul au départ de l’Express Bus Station ou de Nambu Terminal, il faut compter 2h pour y arriver. Si vous voulez visiter la forteresse, choisissez Nambu, descendez à Haemieupseong Bus Stop et vous êtes à 5 min à pied. Si vous voulez visiter le temple, choisissez l’Express Bus Station jusque Seosan Bus Terminal, changez pour le bus 610 ou 611 et descendez à Ganwoldori, le village à quelques mètres de votre destination. Par contre, il vous faudra quasiment autant de temps pour aller de Seoul à Seosan puis d’aller de Seosan au temple… Il y a plusieurs bus dans la journée mais c’est sur que c’est plus facile d’avoir une voiture à disposition. Je ne connais pas le prix des taxis. Pour vous rendre à Yugibang, je n’ai pas toutes les informations, il faut partir de Seosan Bus Terminal, aller à Unsan/Haemi Station puis prendre un bus pour Jeongmu Sudang-ri et s’arrêter à Yeomiri, à 5 minutes de la maison. Pareil, beaucoup plus facile en voiture mais rien n’est impossible. Il est possible de dormir dans la guesthouse, sur place.

On a dormi au Benikea Hotel, un hotel assez imposant mais qui n’est pas encore fini (la salle de gym, le karaoké, les salles de massage,… ne sont pas encore disponibles) mais le lobby, le restaurant et les chambres sont très agréables. Ce n’est pas le genre d’endroits que je réserverai car c’est bien au dela de mon budget quand je voyage solo, mais j’avoue que j’ai fait une petite danse de la joie en voyant la baignoire. Le petit déjeuner sous forme de buffet à volonté était bon et le personnel très aimable. Il n’y a pour ainsi dire rien aux alentours, mais pas de panique, un GS25 se trouve en face de l’hotel, vous ne mourrez ni de faim ni de soif. Comptez 70€ la nuit pour 2 sans le petit déjeuner.


Ce week-end était sponsorisé par la ville de Seosan en collaboration avec Funday Korea Networks. Cet article reflète mon opinion personnelle.